Le métier de transporteur interne

Parmi les « nouveaux » métiers se créant ces dernières années en milieu hospitalier, celui de transporteur interne s’est particulièrement développé au GHOL. D’une personne en 2013, le service est passé à trois équivalents temps plein. Amine El Karafi (26 ans), Matthieu Bacheley (30 ans) et Smaïl Lazrak (38 ans) remplissent les missions de transporteurs internes chaque jour à l’Hôpital de Nyon. Ils racontent leur métier.


Des kilomètres, beaucoup de kilomètres !

 

« Quand tu es arrivé, tu me disais que tu continuerais à faire autant de sport en dehors du travail. Je t’avais prévenu que ce serait difficile…
- C’est clair. Je ne pensais pas que ce serait si physique comme métier !
 »

 

Les transporteurs internes du GHOL marchent, poussent des chariots, marchent en transportant des lits, portent les patients, marchent encore… En tout, ils parcourent chacun une bonne vingtaine de kilomètres par journée de travail !

 

« Au début, on rentre chez soi avec beaucoup de courbatures. Au quotidien, il faut penser à bien s’hydrater, s’étirer aussi. Et on s’habitue avec le temps. » Au-delà de la marche, le transport de la patientèle, la manutention de matériel comme les lits ou les chariots, ajoutent une dimension physique supplémentaire : « La fatigue musculaire se fait surtout sentir dans les épaules et le dos. C’est pourquoi on assimile les techniques particulières pour le portage des patient·es, lorsqu’on les conduit en consultation, quand il faut les amener en radiologie. On passe du temps avec eux et ce lien humain est le principal avantage du métier. »

 

transporteursinternes 

La relation humaine avant tout

 

Amine, Matthieu et Smaïl sont unanimes : « Au contact de la patientèle, on a vraiment le sentiment de se rendre utile. Les patient·es ne vivent pas toujours un moment agréable quand ils doivent se rendre au bloc, par exemple. A nous d’être souriants, sociables, de faire preuve d’empathie et de psychologie. Par nature, on se doit d’avoir le sens du contact et de l’écoute. Nous essayons, par le dialogue, de les faire penser à autre chose le temps du déplacement. »

 

Le transport de la patientèle ne représente qu’une partie de leur travail quotidien, rythmé par de nombreuses autres missions : « Chaque jour, nous transportons tous les chariots repas que nous livrons dans les étages. Nous les redescendons en cuisine à la fin des repas. Toutes les heures, nous récupérons les prélèvements sanguins dans les services. Le matin, nous allons chercher le matériel de stérilisation, que nous ramenons propre l’après-midi. Nous effectuons les contrôles de température des frigidaires, des glucomètres... On peut faire appel à nous en permanence. »

 

Comme dans les services de soins, un leader du jour réceptionne tous les appels pour organiser au mieux et coordonner toutes les demandes de transport : « On peut recevoir cinq appels consécutifs, soit autant de demandes. On doit être opérationnel à tout moment, réfléchir vite et savoir s’organiser rapidement. C’est un travail d’équipe, il faut une bonne cohésion pour que ce soit agréable et efficace. » Il faut aussi savoir dire « Non », parfois. Ce qui n’est pas le plus simple pour nos transporteurs : « Honnêtement, on a toujours la volonté de rendre service. Mais il y a des tâches qui ne relèvent pas de notre mission, il faut bien que chacun·e garde en tête quel est notre champ d’actions. »

 

Les civilistes et BOB en renfort

 

Hyper sollicités, les transporteurs internes ont également dû s’adapter à la nouvelle organisation de l’Hôpital de Nyon apportée par l’extension. « La fin des déménagements a été bénéfique pour nous. Désormais, notre expérience du terrain augmente la capacité d’optimisation des trajets. »

 

Cette connaissance de l’hôpital constitue la première étape de formation des civilistes, qui viennent renforcer l’équipe sur des périodes de six mois. « Nous avons toujours un civiliste dans l’équipe, qui est autonome au bout d’un mois à nos côtés. Leur présence est indispensable pour couvrir l’amplitude horaire de 7h à 19h, six jours sur sept (le samedi de 7h à 16h avec un seul transporteur). »

 

Autre aide bienvenue, celle du robot BOB qui effectue le transport des prises de sang du service d’oncologie et de la dialyse. Malgré son soutien, le robot n’a pas vocation à remplacer le travail des transporteurs internes : « Rien que par sa vitesse de déplacement, on a largement de la marge ! Et puis, l’identito-vigilance, qui reste primordiale dans notre fonction, est nettement plus sympathique et subtile à travers une interaction humaine, plutôt que par le biais d’un robot qui interrogerait le patient… »

 

En clair, nos transporteurs internes n’ont pas fini de parcourir les allées de l’Hôpital de Nyon !