Le marathon du cancer de Romain

Au printemps 2021, Romain découvre une masse rigide, irrégulière et indolore au niveau du testicule droit. Quelques jours plus tard, une échographie pose le diagnostic de tumeur. Pris en charge par les unités d’urologie et d’oncologie du GHOL,  il est opéré d’un cancer, avant de suivre un cycle de chimiothérapie.

A 26 ans, Romain veut sensibiliser tous les publics sur l’importance de la prévention pour lutter contre ce cancer. Dimanche 23 octobre 2022, il prendra part au marathon de Lausanne dans l’objectif de collecter un maximum de fonds pour la Ligue suisse contre le cancer.


La prise en charge du cancer du testicule

 

En Suisse, cette maladie représente environ 2% des cancers chez les hommes. Comme l’explique le Docteur Durrsim Ramadani, urologue à l’Hôpital de Nyon, ce cancer est encore mal appréhendé : « Les patients sont choqués à plusieurs reprises : ils sont souvent jeunes (majoritairement entre 20 et 40 ans) quand on leur apprend qu’ils ont un cancer du testicule, surtout s’ils sont en bonne santé, ne fument pas, boivent peu, font du sport… Puis lorsqu’on leur annonce la prise en charge rapide pour les soigner, mais aussi la proposition de conservation de sperme. »

 

Romain confirme : « Il ne s’est pas passé une semaine entre le diagnostic et l’ablation du testicule. Entre temps, j’effectue aussi le don de sperme pour assurer ma future progéniture. Tout est allé très vite. J’apprends aussi que mon cancer est à haut risque de développer des métastases, raison pour laquelle une chimiothérapie intensive est proposée. »

 

La Docteure Vanessa Chatelain, oncologue au GHOL, en explique la raison : « Le cancer du testicule réagit très bien aux différents traitements proposés. Dans la situation de Romain, sa tumeur testiculaire non seminomateuse avait des facteurs de mauvais pronostics et un risque de 40% de récidive. Un complément de chimiothérapie permettait de diminuer le risque et d’obtenir plus de 98% de chance de survie sans cancer. » Romain « part au combat » et suit un cycle de trois semaines de chimiothérapie à l’Hôpital de Nyon : « Tout s’est très bien passé, malgré les effets secondaires. Je me suis battu, j’ai gardé un mental d’acier. »

 

Un an après ce bouleversement, Romain est toujours suivi au GHOL, surveillé par scanners, prises de sang et échographies du testicule sain. Il se définit « en excellente santé » et s’est fixé un objectif sportif élevé : achever le marathon de Lausanne le 23 octobre 2022.

 

La reprise du sport après un cancer

 

« J’ai toujours aimé le sport, pratiquant dès mon plus jeune âge. Avec les études, c’était plus compliqué de faire de la compétition mais j’ai gardé cet esprit de sport-plaisir. J’ai déjà couru le 20km de Lausanne et je souhaite aujourd’hui terminer le marathon. » Pourtant, la reprise du sport n’est jamais simple après un tel traitement, comme en témoigne Romain : « Au début, mon corps n’était pas du tout en accord avec ma volonté. Le traitement m’avait affecté, je me sentais mal au niveau des poumons. Le temps passant, je suis de moins en moins affecté, et avec une reprise progressive je dirais que j’ai retrouvé 90% de mes capacités d’avant maladie. »

 

Les effets secondaires de la chimiothérapie peuvent survenir lors du traitement ou apparaître plus tardivement, avec quelques généralités rappelées par la Dre Chatelain : « On a tendance à dire à notre patientèle de bouger, de garder un certain rythme de vie même sous chimiothérapie. Quand bien même c’est une sortie quotidienne d’une demi-heure pour marcher tranquillement, cela permet de maintenir sa forme, son autonomie et de ne pas trop perdre en muscle. Il n’y a pas de contre-indication à la pratique du sport, même si on ne s’alignera pas sur un marathon trois mois après le début d’un traitement de chimiothérapie. »

 

Courir pour sensibiliser le grand public

 

Pour le Dr Ramadani, « les patients jeunes qui n’ont pas besoin de chimiothérapie récupèrent très vite leurs aptitudes physiques, au bout d’un mois environ. C’est pour cela qu’il faut faire attention à ne pas « arriver en retard » avec ce cancer. Dès que l’on remarque une augmentation du volume du testicule, il ne faut pas attendre pour consulter, au risque de diagnostiquer la maladie à un stade avancé. »

 

C’est le sens du message que souhaite délivrer Romain en courant le marathon de Lausanne : « Mon expérience personnelle montre que j’aurais peut-être pu éviter la chimiothérapie. J’ai eu la chance d’être fortement soutenu durant cette épreuve et parfaitement pris en charge, mais j’aimerais sensibiliser les jeunes adultes à ce cancer du testicule. Chez les femmes, la palpation du sein est entrée dans les mœurs, alors que l’autopalpation des testicules chez l’homme reste encore méconnue. »

 

Il est conseillé dès l’adolescence (à partir de 14 ans) de s’auto-examiner occasionnellement, à la sortie de la douche, surtout s’il y a un antécédent familial ou de cryptorchidie (testicule mal placé). Le fait de palper une petite masse absente lors des précédentes autopalpations doit conduire à un contrôle immédiat chez le médecin.

 

C’est cette vigilance qui peut permettre de déceler un cancer du testicule suffisamment tôt et éviter les séances de chimiothérapie. Pour soutenir l’action de sensibilisation de Romain et aider l’engagement de la Ligue Suisse contre le cancer, vous pouvez directement contribuer à sa collecte de fonds en ligne.

 

Objectif marathon atteint !

 

Ce dimanche 23 octobre 2022, Romain a atteint son objectif de terminer le marathon de Lausanne !

 

romain marathonlausanne 2022