Anesthésie et écologie

Depuis plusieurs années, l’Hôpital de Nyon adopte une démarche écologique visant à réduire ses déchets et la pollution liée à son activité. En ce sens, le service d’anesthésiologie du GHOL fait office de pionnier en la matière et travaille activement à la réduction de l’impact écologique des gaz anesthésiques. Ceux-ci sont particulièrement polluants et contribuent à eux seuls à 0.02% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.


L’abandon de certains gaz anesthésiants pour des raisons écologiques

 

C’est pourquoi l’utilisation de deux types de gaz anesthésiants a été abandonnée par les anesthésistes du GHOL au bloc opératoire :

 

  • Le protoxyde d’azote (N2O appelé aussi gaz hilarant) a déjà été éliminé depuis plusieurs années en salle d’opération à cause de ses effets secondaires néfastes sur la couche d’ozone : ce gaz reste dans l’atmosphère pendant une durée moyenne de…114 ans !

 

  • Le Desflurane a son intérêt pour le-la patient-e, du fait qu’il est très vite éliminé du corps. Mais il est très polluant : 1h d’anesthésie au Desflurane correspond à l’effet polluant d’un trajet de 370 kilomètres en voiture ! Depuis 2020, il n’est plus utilisé à Nyon.

 

En complément et dès 2021, le système d’évacuation des gaz anesthésiants va disparaître au profit de l’utilisation d’un récipient de cartouches de charbon captant ces gaz. Au lieu d’aspirer les gaz émis au sein de la salle d’opération puis de les éliminer dans l’atmosphère, ce système absorbe les agents anesthésiques volatiles. Une fois remplies, les cartouches sont recyclées pour les rendre réutilisables.

 

L’anesthésiologie réduit, réutilise, recycle et repense ses stratégies

 

En s’inspirant de la règle des 5R – refuser, réduire, réutiliser, repenser les stratégies, recycler – le service d’anesthésiologie du GHOL apporte davantage de cohérence écologique dans son quotidien professionnel. Voici quelques exemples concrets :

 

  • Pour réduire: afin de diminuer le gaspillage, utilisation de seringues prêtes à l’emploi (CIVAS) pré-remplies et valables sur de longues périodes. Cela permet de réduire la quantité de médicaments non utilisés et finalement jetés. Il en va de même pour l’emballage de ces médicaments, qui s’en trouve réduit d’autant.

 

  • Pour réutiliser et recycler: le laryngoscope (instrument permettant de visualiser la glotte par une intubation trachéale) est composé d’une lame pour dégager la langue. L’utilisation classique se résume à 1 laryngoscope pour 1 patient, avant de le jeter. La réflexion conduit à l’utilisation de lames à usage unique qui se recyclent, ou de lames à usages multiples qui passeraient par la stérilisation.

 

  • Pour réduire et repenser les stratégies: nos machines d’anesthésie acquises il y a quelques années fonctionnent en circuit fermé et le débit de gaz frais pour amener l’anesthésiant au patient a été fortement réduit, entraînant une baisse de la consommation d’oxygène et de gaz anesthésiant, donc moins de pollution. Par ailleurs, environ la moitié des anesthésies sont réalisées par gaz, l’autre par intraveineuse. Réaliser une anesthésie en intraveineuse est plus favorable d’un point de vue écologique par rapport à la problématique du réchauffement climatique : la question se pose actuellement sur la réduction progressive de l’utilisation des gaz anesthésiants.

 

Un autre effort sur la réduction des déchets au bloc opératoire

 

En moyenne, 30% des déchets d’un hôpital proviennent du bloc opératoire. Sur ce pourcentage, 60% seraient recyclables. On parle généralement du bloc opératoire comme d’un « pollueur silencieux », puisqu’il génère beaucoup de déchets. D’où la nécessité de mettre en place une organisation stricte, pour mieux recycler.

 

Au GHOL, un groupe de travail « bloc opératoire vert » a été pensé en 2020. Pluridisciplinaire (chef infirmier, instrumentiste, médecin anesthésiste, hygiène hospitalière, service technique…), il a vocation à réfléchir et améliorer la gestion des déchets et son recyclage au quotidien.

 

Ainsi, des chariots avec poubelles de tri ont été mis en service. Plusieurs matériaux sont triés : papier, carton, métal, verre, PET. Les déchets souillés/non souillés sont également séparés, en vue d’un recyclage pour ce qui peut l’être. Le tri du plastique sera prochainement mis en place, avec le même objectif. Avec l’extension de l’Hôpital de Nyon, le bloc opératoire se modernise et œuvre concrètement pour réduire et recycler ses déchets.